Vendredi soir, l’hiver parisien et son complice de toujours, le froid, nous accompagnent jusqu’au lieu de notre rendez-vous. L’appartement où nous sommes conviés, se trouve dans le 17e arrondissement. Au premier regard, il fait partie de cette classe d’immeubles Haussmanniens depuis lesquels, ses occupants calfeutrés, peuvent témoigner d’une certaine réussite. Sociale s’entend. Première surprise de choix. Le journalisme grand reporter, baroudeur et vagabond, troubadour et saltimbanque, peut également se décliner en figure cossue et bourgeoise des beaux quartiers parisiens.
Il était pourtant question de lui parler du désert d’inspiration, du désarroi matériel du journaliste. En somme de la situation de la presse, de son avenir et de ses évolutions.
Devrons nous revoir nos plans et certaines de nos conceptions sur le journalisme. Ce sont pourtant elles qui nous amenées jusqu’ici et conduisaient certaines de nos questions.
Christian Brincourt, 72 ans, vif et élancé, nous reçoit. Il a gardé sa barbe de quelques jours. Barbe éternelle s’il en est, elle parait comme notre homme, tenir coût que coûte à témoigner. Témoigner d’une réalité et « d’un âge d’or » que des clichés si pressants envoient déjà voguer sur les mers du monde et arpenter les terres les plus inhospitalières.
Un journalisme d’outre tombe pour certains, une recherche perpétuelle pour d’autres.
Une certaine idée et finalement une certaine pratique du journalisme ont-elles disparu ?
Selon Christian Brincourt, ce n’est pas que ce journalisme n’existe plus « c’est qu’il est devenu extrêmement rare et fractionné. »
Il est devenu « rare en exécution », du fait de « la multiplicité des moyens techniques » pour le professionnel. D’autre part, et on serait tenté de dire, surtout, le public est au cœur d’un système dans lequel le mot « rapidité » est prépondérant. « Le numérique » y a fortement contribué.
La rapidité d’exécution est donc l’élément le plus notable fondant ce nouveau journalisme ?
Durant les années 60 et 70 « nous avons connu un véritable âge d’or ». « Les journalistes prenaient beaucoup de temps ». Ce ne sont pas simplement eux qui décidaient de le prendre. On leur accordait. A en croire Christian Brincourt, il semble d’abord que les exigences n’étaient pas les mêmes. Les directions de l’information mettaient d’abord l’accent sur certaines exigences. Demandes « d’investigation » et « d’analyses » approfondies étaient les maîtres mots.
Cela constitue une différence indéniable avec les réalités actuelles où prime « le traitement des faits ». Désormais la priorité est donnée par les professionnels de l’information au « factuel ». Globalement il n’est plus demandé de « s’intéresser aux causes » de ces faits.
Peut-on pour autant pointer du doigt ces seuls professionnels ? La question de l’évolution des exigences du journalisme resterait dans cette perspective dans le seul champ clos de ce petit monde médiatique ?
Si selon Christian Brincourt, « la rapidité » et « le numérique » ont fait évolué la profession, qu’en est-il de ceux qui, finalement, en dernier recours, donnent les bons et les mauvais points : le public ?
La différence fondamentale réside dans « la disponibilité du public ». Celui-ci n’aurait « plus le temps de prendre son temps ». C’est une donnée générale, propre à toute la société. Il ne disposait pas dans les années 60 et 70, de « 200 chaînes » comme aujourd’hui. Le public s’institue en consommateur, en arbitre, et finalement en véritable censeur pouvant à tout instant couper court à un programme. L’information était concentrée sur le 20h, « la grande messe » ou toute la famille alors à table « s’arrêtait la cuillère en l’air. » Un phénomène qui se concrétise au détriment d’abord « de la presse écrite » car « les gens n’ont plus le temps de lire ».
La réponse d’Edwy Plenel avec son projet MédiaPart (prévu pour l’après municipales, fin mars 2008) ne participe t-elle pas d’une résurgence des valeurs du journalisme propres à « l’âge d’or » auquel Christian Brincourt faisait référence ? Peut-on estimer que cette initiative va être consciente ou non, le flambeau de ce journalisme ?
Les points de désaccord que Christian Brincourt fait entendre sont dans un premier temps d’ordre affectif. « Quand j’achète un journal je le tiens dans la main. J’ai envie d’avoir les mains noircies par mon journal. » Il y a un « côté tactile et charnel du journal ». Un élément qu’Internet peut difficilement concevoir et créer.
Le site internet comme remplaçant et élément de destruction créatrice d’un ancien modèle de journal, en l’occurrence, le journal papier ne fait donc pas long feu selon lui. Je ne vois pas les gens une fois « rentrés chez eux payer pour s’informer ». Une affirmation qui contredit la réalité même du journal, lui-même payant.
Néanmoins la question d’ordre pratique qui se pose, c’est de savoir si les demandeurs d’information plutôt que d’aller payer leur journal au kiosque le matin avant de partir travailler, ou le soir en rentrant, préfèreront rester devant leur ordinateur et payer le droit d’entrée.
Ces perspectives fondent une double difficulté, pratique et de l’ordre des habitudes. Il est certes peu probable et finalement inconfortable pour quelqu’un qui a l’habitude d’aller acheter son journal dans le kiosque de révolutionner ce qui relève de son éducation et de sa socialisation.
Toutefois, qui dit « socialisation et éducation », ouvre dès lors les portes aux générations futures dont l’habitude pourra être soit renouvelée, soit bouleversée.
L’échec de ce format d’information dans un avenir à court et moyen terme ne se heurte donc pas frontalement à cet élément. Qu’est ce qui peut véritablement empêcher le succès d’une telle initiative ?
Selon lui ce format d’information a un avenir dans le cas d’un évènement importance. Il s’agit alors dans ce cas d’un complément d’information valable. Christian Brincourt ne fait-il pas fi cette fois des réalités actuelles. Quantité de citoyens puisent leur source d’information essentielle dans l’internet.
Reste l’argument sentimental, fragile et en même temps d’un écho véritable. « Un journal ça se paye évidemment, mais ça s’acquiert surtout, çà se laisse traîner sur la table, et ça se relit… »
Pour lui la question de la viabilité de ce projet réside dans la qualité de sa propre justification.
Comment justifier l’existence d’un site internet d’information payant alors même qu’à côté fleurissent les sites d’information gratuits qui ont un sujet complémentaire avec l’information obtenue par un autre biais. On peut toutefois penser que la réponse est inhérente à sa question.
L’objectif d’un tel projet ne peut être que de devenir la source majeure d’information et non une complémentaire et supplémentaire. « Il faut qu’il soit vraiment performant et qu’il ait des trucs vachement exceptionnels » mais « qu’est ce qu’il peut faire mieux que les autres ? »
« Si on paye il faut une valeur ajoutée », un « complément très spectaculaire qui soit ensuite repris par toutes les autres sources d’information. »
L’avenir de ce projet tient donc principalement dans son contenu. Le contenu est en question.
« Il faut pouvoir vendre une information que vous trouverez là et pas ailleurs », cela justifierait alors le fait de devoir payer pour y accéder. Le problème c’est que non seulement il faut que ce soit « quotidien » mais quasi en direct, « d’heure en heure », en simultané.
Si le public « retrouve 5% d’une information privilégiée sur le site et que le reste il le trouve dans tous les autres médias, ça paiera pas, les gens auront l’impression d’être floués »
Une des justifications au projet MediaPart résidait dans le choix de refuser une collusion, un mélange des genres entre entre le politique et le médiatique. Un thème porteur au moment des élections présidentielles de 2007, porté notamment par François Bayrou et dans une certaine mesure par Ségolène Royale. Une collusion qui doit avoir certaines répercussions sur le travail des journalistes. Pour autant est-ce véritablement un phénomène nouveau, propre à notre époque. Quelle expérience en a eu Christian Brincourt tout au long de votre carrière ?
Christian Brincourt insiste d’abord sur le fait qu’il a travaillé principalement « pour la radio et pour la télévision ». Une manière étonnante d’affirmer que la censure politique n’a eu qu’un faible écho sur son travaille et donc d’avancer qu’elle est d’abord le fait de la presse écrite.
Pour autant, la censure dont il nous parle dans un premier temps est celle propre à son cadre de travail. La censure « au moment des conflits, dans les putschs, quand les pseudos généraux voulaient voir ce qu’on envoyait à nos rédactions par rapport à leurs actions ».
Un petit détour qui nous amène à pouvoir mieux considérer plusieurs types de censure. Celles qui conduisent certains journalistes à être emprisonnés comme lui à Berlin pendant la guerre froide, au Viêtnam dans les années 70, à Beyrouth au moment de « la guerre des six jours ». Dans son cas la censure puis l’emprisonnement se justifiait par un refus de « donner mes sources », et « d’adhérer à une direction unilatérale qui était quasiment ordonné par les gens qui avaient pris le pouvoir. »
Quand il va au Viêtnam, il dispose d’une « liberté d’action ». Il est « officier dans l’armée américaine », et a « accès à tous les hélicoptères » qui montent sur le front : « on a accès à tout ». « On avait accès à ce qu’on voulait couvrir. Aujourd’hui l’accès est réglementé à outrance. J’ai même été contacté par les américains pour un poste de coordinateur dans l’espace média, en Irak. ». «Vous ne pouvez plus bosser aujourd’hui sur un conflit. »
N’est-ce pas prendre le problème à l’envers, ou partiellement, que de mettre en avant l’unique gestion par les belligérants des médias ?
Ce qui est vrai c’est qu’au-delà des évolutions des conflits et des stratégies militaires dans lesquelles le terrorisme et la guérilla rentrent, « un autre changement d’envergure a fait son apparition depuis la 1e Guerre du Golfe. » « Durant ce conflit j’ai vraiment pris conscience de ces bouleversements dans notre métier. Principalement de ceux liés à l’importance considérable, prise, par les médias dans l’histoire du monde ».
Une importance qui se vérifie dans toutes les sphères et tous les domaines, pas seulement au niveau des conflits. Ce phénomène est global et touche l’ensemble de nos sociétés occidentales.
Désormais il existe une vraie « frénésie médiatique ».
Sous des aspects différents, la récente couverture de Paris Match de la ministre de la Justice en robe Dior dans une suite payée par les soins du journal montre une tendance négative pour le journalisme et pour les liens qu’il entretient avec les sphères du pouvoir. « Est-ce le boulot du Garde des sceaux de poser comme une starlette ? »
Mais la censure, aujourd’hui largement répandue dans les conflits d’importance et de moindre importance, une moindre importance qui entre parenthèses, est fonction du nombre de projecteurs braqués par les médias sur le terrain en question, existe aussi sur le terrain national. C’est d’ailleurs une des justifications au débat qui entoure le projet de Média Part. Quel est le sentiment de C.Brincourt ?
« Je pense que l’autocensure est une réalité qu’on oublie mais qui pèse d’un poids formidable dans ce débat. En tout cas elle se pratique beaucoup plus aujourd’hui qu’à mon époque. » Ne pas déplaire serait donc une préoccupation majeure de nombre de médias.
« L’affaire Genestar » à Match aurait selon lui contribuer à ce phénomène. Un bref rappel des faits s’impose.
« Pascal Rostain les (ndrl : Cécilia Sarkozy et Richard Attias) planque et fait la photo. Genestar, le patron de Match, passe cette photo à la Une de Match. La seule chose qu’il avait oublié c’est que Sarko a dans son premier cercle d’ami Arnaud Lagardère à qui appartient Match. Arnaud Lagardère qui avait placé lui-même Genestar avait passé un accord avec lui, lui faisant prévaloir qu’il avait entière liberté sur la publication dans la limite des couvertures sensibles. Dans ce dernier cas, il devait alors en parler au préalable à Lagardère. Il publie la photo avant d’en parler à Lagardère. Il met Lagardère dans une position difficile par rapport à son vieux copain Sarkozy. (…) Sarkozy lui demande la tête de Genester. Cà prend un an mais il lui donne. »
Ce qui veut dire que « désormais, tous les directeurs de journaux à travers l’affaire Genestar tremblent. Car ils se disent si moi je sors à la Une de mon journal, une photo volée de ce style, je vais peut être sauter aussi : il y a une sorte de chape de peur qui s’est installée. Genestar n’est plus rien aujourd’hui, il a ouvert une galerie d’art dans Paris alors qu’il était l’un des hommes les plus puissants de France. »
La question de la carrière se pose pour tous ces hommes et femmes de presse. La volonté de ne pas déplaire est donc au centre des préoccupations.
Dans le même sens, le choix de Match d’enlever un bourrelet disgracieux « ne relève pas d’une demande Elyséenne mais d’une initiative personnelle d’un journaliste, responsable de la maquette, pour plaire. »
Plus tôt Christian Brincourt parlait d’emprisonnements de journalistes lors de la couverture de conflits, pour avoir refusé de donner leurs sources. Pour autant, à la lumière de l’affaire Guillaume Dasquié, doit-on considérer que de telles pratiques ne sont utilisées que dans de ce genre de circonstances exceptionnelles et extrêmes ?
Ce journaliste a notamment écrit dans Le Monde un article intitulé, « 11 septembre, la France en savait long. » Arrêté chez lui par la DST, puis interrogé sur ses révélations sur le 11 septembre 2001 et sur l’affaire Borrel, il a finalement été mis en garde à vue. Il a toutefois révélé une de ses sources, certes intermédiaire.
Ce qui frappe Christian Brincourt d’abord, et de manière très étonnante, c’est l’oubli des règles déontologiques de base pour un journaliste. Il serait dès lors entré dans un « tête à tête avec sa conscience ».
Pour lui, « chacun est dans son jeu », notamment « l’Etat et la police d’enquêter sur les origines des fuites surtout lorsqu’il s’agit de lutte antiterroriste ». Seul le journaliste aurait finalement oublié le sien. Il a révélé sa source alors même qu’il savait en enquêtant sur ce sujet sensible, les risques et les réactions de chacun, à commencer par celles de la police.
D’autres journalistes ont fait de la prison pour avoir refusé de révéler leurs sources. « Chacun connaît les risques du métier avant de s’engager, et chacun est libre de s’engager dans une enquête telle que celle-là. »
Chacun sait quel type de cartes tous les joueurs sont capables de jouer, notamment « les pressions pouvant être exercées sur les familles des journalistes. »
Cette position étonne tant elle possède tous les relents du « jusqu’au boutisme ». Elle étonne mais il faut considérer pour la comprendre, la manière dont C.Brincourt conçoit son métier. La prise de risque, l’engagement personnel, et la responsabilité personnelle en sont des éléments fondamentaux. Tout journaliste doit dès le départ en être conscient et pénétrer le champ des affaires sensibles en connaissance de cause. Cette logique si elle peut déranger n’empêche cependant pas C.Brincourt, de regretter un certain silence de la part de Reporters Sans Frontières.
D’autant qu’en la circonstance, Guillaume Dasquié travaillait comme pigiste. A ce titre, il était donc seul et ne pouvait pas, par conséquent, compter sur le soutien de son journal, ni, et devrions nous dire, surtout, sur la responsabilité du directeur de la publication.
Le dernier point que nous tenions à aborder avec Christian Brincourt se reposait sur la nature même du journalisme qu’il réalisait. Parlant maintes fois d’âge d’or, nous étions tenté de penser que s’il y a « âge d’or » il doit aussi y avoir logiquement un « âge du pessimisme ». Un temps nécessaire pour mieux préparer l’avenir du grand reportage ? Reprenant les propos de Michelle Lines, grand reporter pour TF1 lors d’une conférence à l’ESJ Paris, nous voulions avoir son sentiment sur le déclin qui envahissaient les rédactions et plus particulièrement les envoyés spéciaux.
Christian Brincourt s’accorde à penser qu’effectivement s’il fallait choisir une époque pour devenir « grand reporter », il fallait avoir le bon goût d’arriver dans les années 60. Non content d’asséner ce véritable coup de massue aux journalistes pourtant tentés par cette voie, il s’explique. « La profession est en train de changer progressivement ».
D’abord il faut mettre en cause la volonté des principales chaînes de télévision. Elles sont en effet « de plus en plus réticentes à envoyer des journalistes à l’étranger. » Celles-ci préfèrent « faire appel à des bureaux indépendants » déjà en place. Le phénomène des bureaux est une réalité du métier, certains travaillant même pour « 25 médias différents. » TF1, à titre d’exemple, travaille avec un bureau, notamment pour les enquêtes qu’elle souhaite mener en Allemagne, en Inde ou même en Chine.
Pour autant est-ce la fin des envoyés spéciaux ?
« Aujourd’hui il est impensable de partir plusieurs mois durant » comme lui-même l’a fait à maintes reprises. « Cela coûte trop cher » pour les rédactions des différentes chaînes.
« Une équipe classique qui quitte TF1 pour une journée ou qui part sur des théâtres d’opérations lointains, c’est un preneur de son, un caméraman, un journaliste, sachant que de plus en plus il n’y a plus de preneur de son, le caméraman faisant office de preneur de son. Cela coûte aujourd’hui, j’en parlais avec le patron des grands reportages caméra, Gérard Bernard, 1500 euros. On a, à TF1, 40 équipes qui partent chaque jour de l’année. C’est 65000 euros par jour. Plus, lorsqu’on part loin, le voyage, les frais d’hôtel, et surtout les frais satellites. En somme avant qu’une équipe parte sous la signature d’un directeur de l’information ou d’un rédacteur en chef des Grands reportages, vous pensez bien que l’information est étudiée attentivement pour savoir si on envoie ou non quelqu’un. Moi je n’ai pas connu cette période. A mon époque on partait peu importaient les frais. Quand je pars faire l’ascension de l’Everest avec Mazeau et une équipe Télévision, on part 3 mois et demi. C’est impensable aujourd’hui. Quand une équipe part 5, 6 jours aujourd’hui, elle doit couvrir non seulement l’histoire pour TF1, mais aussi pour LCI, pour Internet, et de temps en temps pour France 24. C’est 22h sur 24 de travail."
Ce discours parait fort paradoxale à l’heure où TF1 devrait bénéficier de la force de l’Empire Bouygues mais aussi de sa position de leader en Europe. Sans se concentrer uniquement sur la situation de TF1, n’est-ce pas, plus généralement, un refus de mettre les moyens. Alors même, rappelons le que lorsque les grands reporter partaient à l’époque de Christian Brincourt c’était avec des moyens quasi illimités ?
« TF1 est avant tout une chaîne commerciale. L’info pour eux se résume à la grande messe du 20h. Vous n’avez plus une seule émission de grand reportage sur TF1. Plus une seule. Les émissions comme 7 à 8 le dimanche sont faites par la maison de production de Michel Field et non par TF1. Ce sont des vendeurs de couches culotte et de lessives. Avant que Bouygues nous achète, on avait des critères de qualité, c’était le service public, peu importait que ce soit vu par 10 personnes. Certains grands reportages que je faisais étaient même diffusés en prime time sur TF1, à 9h. Rassurez vous, ils viennent de sortir en dvd les reportages de l’émission 5 colonnes à la Une…»
Les sorties sont aujourd’hui minimes. Seule France 2 conserve quelques rares sorties possibles avec l’émission Envoyé spécial. Tandis qu’à TF1, l’unique émission de documentaire reste celle de Charles Villeneuve, le droit de savoir.
Quelle voie de sortie pour les grands reporters ? On peut considérer que le documentaire journaliste est la voie de demain. Hier « parent pauvre du journalisme », il pourrait bien s’agir demain de la seule possibilité de réaliser des sujets de fond et d’investigation. Le problème n’est toutefois pas complètement résolu. Il reste en effet à pouvoir s’assurer d’une possibilité de diffusion. L’essor des chaînes thématiques serait-elle l’un des éléments de réponse. Si elle ne dispose pas de rédactions réellement étoffée, ni des moyens financiers véritables, elles apparaissent comme la meilleure réponse à l’offre nouvelle de documentaire.
Christian Brincourt en quelques dates:
Christian Brincourt est né le 27 Juillet 1935
1960-1971 : Grand Reporter à RTL - Présentation des journaux parlés de 6, 7, 8, 9 et13 heures.
1971 : Grand Reporter à l'ORTF, puis Antenne 2 et TF1
1987 : Chef du service Grand Reportage
1989 : Rédacteur en Chef adjoint à TF1
Depuis 1991 : Rédacteur en Chef et Chef du Service des Grands Reportages de TF1
Envoyé Spécial de TF1 sur les conflits internationaux, du Vietnam en 1971 à la Bosnie en 1998. A couvert l'Algérie, la Guerre des 6 jours, celle du Biafra, le Kippour, le Katanga et le Congo
Spécialisé dans les Magazines d'investigation de 26 et 52 minutes
Il prend sa retraite 1998
un article de Sébastien Deslandes